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Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/144

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pas autre chose qu’un pouvoir sur les autres. » ; « Ce qui nous semble être la richesse n’est en vérité que la surface dorée d’une ruine profonde, quelque chose comme la poignée de métal que le pirate a récoltée sur le rivage ou il a attiré par surprise un navire. » « Achetez au meilleur marché possible, soit ; mais qu’est-ce qui fait le bon marché ? Le charbon de bois pourrait être bon marché au milieu des ruines fumantes de votre toit après un incendie et les briques devenir communes dans les rues après un tremblement de terre ; mais un incendie, un tremblement de terre ne sont pas des bénéfices nationaux ? Vendez le plus cher possible, soit ! mais qu’est-ce qui fait la chèreté d’un marché ? Vous vendez bien votre pain aujourd’hui ; est-ce à ce mourant qui a donné pour cela son dernier sou et n’en aura plus besoin désormais ? est-ce à cet homme riche qui demain achètera votre ferme à la suite d’une saisie ? Est-ce à ce soldat qui va piller la banque où vous avez déposé votre fortune ? »

Puis vient ce passage que j’ai toujours considéré comme un chef-d’œuvre d’esprit, de sagesse et d’éloquence. « Dans une communauté réglée uniquement par la loi de l’offre et de la demande, mais protégée contre toute violence ouverte, les riches seront, en général, les plus industrieux, les plus résolus, les orgueilleux et les cupides, ceux qui seront prompts et méthodiques, les gens sensés et ceux