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Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/148

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commerciales modernes ». De même que l’Économie domestique règle les actes et les habitudes d’une maison, l’Économie Politique (justement appelée ainsi) « règle ceux d’une société ou d’un état, dans tout ce qui a rapport aux moyens de subsistance ». De ce texte, Ruskin tire un certain nombre de propositions, de principes et de critiques destinés à régler l’action de la société, au moins en tant que corps agissant, d’après un idéal qui lui appartient en propre. Le livre est ainsi beaucoup plus constructif et étendu qu’Unto this Last, l’essai précédent, quoiqu’il repose sur cette même idée générale : les économistes orthodoxes prétendaient que les hommes ne sont unis que par des motifs intéressés tandis que, en réalité, hommes et sociétés sont des organismes extrêmement complexes et on ne peut interpréter rationnellement leurs actes et leurs buts que si on les considère comme des organismes complexes.

Dès le début, Ruskin, à sa manière vague et fantaisiste, saisit bien le fond même de la question — qu’il ne peut y avoir d’Économie politique rationnelle en dehors d’une sociologie qui la comprenne. D’ailleurs, le terme même et l’idée prise dans son sens complet lui sont étrangers et échappent à son mode de compréhension, mais il a saisi la vérité. Une économie politique rationnelle n’est qu’une déduction d’une philosophie sociale com-