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Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/172

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et le fait que celle de l’au delà se passerait, soit en la présence de Dieu, soit dans les ténèbres ». Aux professeurs, il disait que leur bonheur futur dépendait du soin qu’ils mettraient à « remplir en conscience la tâche suprême qui leur était confiée d’élever la jeunesse ». — « Ne les induisez pas en tentation, mais délivrez-les du mal ». Cet appel aux directeurs des collèges et aux maîtres était évidemment un appel à la perfection. Le père de Ruskin avait coutume de dire de son fils « qu’il aurait dû être évêque ». En dépit de son nolo episcopari, il fut partout et toujours un Directeur de consciences et jamais plus que dans ses dernières années. Mais il est bien possible aussi que quelques-uns des passages cités ne soient que des lieux communs de sténographes.

En 1865-66, la répression sanglante d’une émeute de noirs à la Jamaïque et l’exécution sommaire de Gordon par le gouverneur Eyre soulevèrent une violente indignation. Des comités s’organisèrent les uns pour poursuivre, les autres pour défendre le gouverneur. Carlyle, qui était toujours pour la loi martiale et contre les esclaves, entraîna Ruskin dans le comité de défense en faveur de Eyre ; Ruskin y adhéra énergiquement et souscrivit même pour la somme de cent livres[1]. Bien des

  1. Il est assez piquant de constater que le Comité qui se