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Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/180

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en lui, comme par exemple, lorsqu’il s’écriait : « Vous vivez dans un siècle de basse vanité et de servilité encore plus basse — un siècle dont l’intelligence n’est que pillage et profanation, parodiant aujourd’hui pour les détruire demain les œuvres de toutes les nobles âmes qui essayèrent de rendre possible la vie de l’esprit et la vie de l’art ».

Après ces plaintes enflammées, le Professeur revenait à l’Art ; dans le cours de l’hiver 1870, il donna six leçons, réunies maintenant sous le titre d’Aratra Pentelici, se rapportant toutes plus ou moins directement aux relations des arts entre eux, à l’Idolâtrie et à l’Imagination, c’est-à-dire à l’idéal et aux symboles, à la forme et à la structure dans la production artistique et se terminant par une comparaison entre les traits distinctifs des meilleurs ouvrages athéniens et de la sculpture florentine. Ces leçons d’un style si gracieux, si suggestives, si pleines de pensées originales, sont une joie pour le lecteur et un excellent modèle à suivre dans la voie des appréciations justes comme des recherches utiles. Elles contiennent aussi quelques-uns de ses propos les plus spirituels et les plus éloquents et elles sont illustrées d’admirables dessins, de photographies et de diagrammes. « L’Art, loin d’être étranger aux grandes questions des devoirs et des périls sociaux, est au contraire en rapport profond et étroit avec elles. » La guerre de 1870 lui cause