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Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/191

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Céleste ; c’est donner la meilleure définition de l’aristocratie que de dire que son affaire principale dans la vie est de tuer le plus grand nombre d’oiseaux possible. L’épitaphe fameuse de Carlyle pour le Comte Zaehdarm, dans le SartorCentum mille perdrices plombo confecit, résume trop souvent l’existence entière d’un lord anglais. »

Il n’est pas question de moins de soixante-six espèces d’oiseaux dans ce petit livre ; mais sauf en passant, on n’y traite pas du chant des oiseaux, il n’y a aussi que peu de choses sur le martin-pêcheur, le cygne, le faisan et le paon. Il nous faut prendre Ruskin tel qu’il se livre nous et, s’il préfère se confiner dans l’étude d’es mouvements visibles de quelques oiseaux familiers et aux allusions qu’il découvre sur eux dans les poètes, nous n’avons qu’à nous en contenter et à le remercier. Son objet est d’inciter à l’observation attentive des oiseaux dans leurs actions, leurs mouvements, leur plumage et leurs habitudes. Le plaisir qu’il trouve à observer les oiseaux, lorsqu’ils volent, qu’ils sautillent, qu’ils barbottent ou qu’ils plongent permet à son esprit de se soustraire à l’obsession que lui causent les maux sociaux et la vulgarité moderne qui pesaient si lourdement sur lui. Parfois cependant il n’y tient plus, comme lorsqu’il reproduit ce violent passage des Modern Painters (vol. II). « Je ne connais rien