Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/198

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lorsqu’il insiste par exemple sur ce fait que Turner était un Grec. Et quand il ne songe pas du tout à l’art, il a souvent des passages d’un pathétique profond et d’une exquise beauté. Ses paradoxes stupéfiants, malgré toutes leurs inconséquences, furent du moins pour l’esprit de ses auditeurs un puissant stimulant et leur apprirent des choses que les moyens conventionnels auraient été impuissants à leur enseigner. Enfin, si le professeur du cours d’Esthétique n’enseigna l’art qu’en laissant pour ainsi dire tomber des miettes du banquet de satire passionné où se nourrissait son esprit, au moins insinua-t-il profondément dans l’âme de quelques hommes d’élite l’idéal d’un monde meilleur et l’ardent désir de travailler à son avènement.