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Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/201

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mences fécondes et sa personne avait une influence magnétique qui ne fut pas surpassée de son temps. Il en résulte que l’on ne peut estimer à sa juste valeur sa carrière de professeur d’esthétique par la seule lecture de ses livres ; ceux-ci, privés de l’agrément de sa parole et des exemples qui l’accompagnaient nous paraissent, avec leurs idées sans cohésion, peu convaincants et presque informes.

Dès le début, Ruskin considéra son cours comme constituant seulement une partie de sa tâche. Il entreprit, presque immédiatement, d’organiser une école de dessin, non avec l’intention de former des dessinateurs industriels ou des fabricants de modèles, ni des artistes de profession, mais pour donner quelque connaissance pratique de l’histoire de l’art et des méthodes des maîtres, par-dessus tout, pour exercer les yeux et l’esprit à une patiente et minutieuse observation de la nature. Dans ce but, il fit don à l’école d’une collection de dessins de Turner, de quelques œuvres de Rossetti, de Holman Hunt, de Burne-Jones et de lui-même ainsi que de plusieurs tableaux du Tintoret, de Luini et d’autres maîtres auxquels il ajouta encore des gravures et des moulages. Ainsi de ses propres deniers et par son effort personnel, il créa un musée qui devait être le noyau d’une école de dessin en rapport avec lui. Cette école n’eut qu’un succès restreint ce n’était pas une institution pou-