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Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/202

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vaut aisément fonctionner à côté des habitudes et avec les règlements académiques. Depuis le commencement jusqu’à la fin, le but poursuivi ne fut pas de faire des élèves d’Oxford des artistes, mais de les mettre à même de comprendre ce que l’Art leur peut enseigner dans ses relations avec la Nature et la Vie humaine.

Non content de créer avec une telle munificence son école de dessin, il se lit l’ami personnel, le guide et le tuteur des étudiants qui se groupaient autour de lui. Comme il le disait lui-même un peu tristement mais avec assez de vérité, les auditeurs s viennent à une conférence « surtout pour être émus pendant une heure et, si possible, amusés ; pour profiter des connaissances qui ont coûté à un homme la moitié de sa vie, qu’il a d’abord édulcorées et rendues agréables au goût, pétries et roulées ensuite en pilules aussi petites que possible, pour les faire avaler à dose homéopathique — et être ainsi rendus plus sages… Quel métier ! Un commentaire bien vivant donné à une classe d’élèves sur un ouvrage qu’ils lisent avec ardeur — voilà l’espèce de leçon qui sera toujours utile et salutaire ».

C’est ainsi qu’il groupait les hommes autour de lui et les forçait à lire. Il créa une bibliothèque des meilleurs livres destinés aux lectures populaires qu’il appela Bibliotheca Pastorum ; c’était