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Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/221

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naux, pris de compassion, nous aient annoncé que tout danger immédiat était écarté. »

C’est une pénible histoire à raconter ; mais on ne pourrait se former une conception exacte de l’œuvre de Ruskin sans connaître quelque peu les afflictions physiques et morales qu’il eut à supporter pendant les trente dernières années de sa vie. Les détails en ont été rendus publics par ses plus dévoués admirateurs et ses plus intimes amis tels que M. R. T. Cook, M. Spielmann, M. Collingwood et autres, et des Français, comme M. de la Sizeranne et M. Jacques Bardoux en ont parlé en termes délicats. Il n’y a pas eu de plus affectueux et de plus lidèle témoin que M. E. T. Cook, l’éditeur autorisé de la collection des œuvres de Ruskin et l’auteur de l’excellent article du Dictionnaire de Biographie Nationale. Il nous raconte le surmenage cérébral et les désappointements successifs qui contribuèrent à altérer la santé de Ruskin dès son professorat d’Oxford, en 1870 : c’était des lettres continuelles à la presse sur les incidents publics, des controverses et des attaques violentes sur toutes sortes de sujet et avec toute espèce de personnes. « Il était, écrit M. Cook, comme la conscience vivante du monde moderne, il sentait avec une acuité sans pareille les maux des uns et les méchancetés des autres. Jamais son cœur débordant de sensibilité n’avait pu se soustraire à ces