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Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/231

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attentivement examiné toutes ces belles choses, restes choisis sauvés des splendides collections de tableaux, de gravures, de modèles et d’objets d’art qu’il avait libéralement donnés aux musées et aux bibliothèques, on aurait pu se croire simplement dans la demeure confortable et très ordinaire d’un vieux gentleman retraité. Là, pendant vingt ans, après une existence agitée, Ruskin chercha la paix et la trouva ; mais il n’y put trouver l’oubli de ce qu’il avait tant aimé et tant espéré, ni de ce qui lui avait inspiré tant de craintes et de dégoûts dans le monde ; il ne put y trouver non plus la guérison d’une maladie qui ne lui laissa dès lors que peu de répit.

Les nouvelles du monde extérieur, celles de l’échec de ses plans philanthropiques, des dissidences de quelques-uns de ses amis, lui arrivaient de temps en temps et ne faisaient que surexciter son cerveau. En 1882, il eut une autre attaque de fièvre e cérébrale, mais se remit assez pour voyager et visiter en août les Églises de France et encore une fois les Alpes. Ainsi que nous le dit son biographe, « les crises cérébrales avaient passé sur lui comme des orages fugitifs laissant après eux le ciel serein ». Ses amis d’Oxford, Sir W. Richmond à leur tête, insistèrent même pour obtenir sa réélection comme chargé du cours d’Esthétique à Oxford et il reprit ses leçons en mars 1883. Pendant cette