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Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/243

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pas publié à la manière ordinaire, mais vendu seulement par M. George Allen, dans un village du Kent. Le numéro ne fut point annoncé, on ne faisait ni escompte ni rabais et le prix d’abord de sept pences fut porté plus tard à dix. Malgré tout, les numéros s’enlevèrent par milliers. Plus tard, le système s’étendit et se compléta. Ruskin s’était plaint souvent des méthodes employées dans le commerce des livres par les éditeurs et les libraires, de leurs manières de régler les affaires et des conventions habituelles, aussi avec sa volonté si caractéristique, il résolut d’être son propre éditeur et son libraire. Son but était d’offrir, sans intermédiaire, sans réclame ni recommandation, un bon article à un prix suffisamment rémunérateur pour tous les ouvriers employés, supprimant ainsi toute compétition et renonçant aux habitudes commerciales des commissions et des rabais. L’auteur se chargeait lui-même de procurer du papier et des caractères d’imprimerie d’une qualité spéciale et il apportait tous ses soins à la préparation des planches illustrées. M. Allen, un des élèves de Ruskin au Working men’s College, graveur de son état, devint le directeur de cette importante entreprise qui eut un succès merveilleux à Orpington jusqu’au moment où fut créé le dépôt de Charing Cross Road à Londres.

Pendant plusieurs années, tous les ouvrages de