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Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/244

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Ruskin sortirent ainsi d’Orpington aux prix très élevés de treize shillings pour les volumes ordinaires brochés, de vingt-deux shillings et six pences pour les volumes illustrés avec d’élégantes reliures. Que Fors se soit vendu par milliers d’exemplaires dans des conditions si étranges et si gênantes, que l’immense publication de tous ces volumes coûteux ait trouvé des acheteurs, voilà qui prouve surabondamment l’extraordinaire popularité de l’auteur. Avec le temps, il comprit que la publication de ses écrits sous une forme qui les rendait inabordables aux bourses médiocres en éloignait ceux-là même auxquels il désirait le plus s’adresser. À la fin, le système fut modifié, les livres furent moins somptueusement imprimés et vendus à des prix plus modestes. On prit des arrangements pour qu’ils pussent être vendus par les libraires ordinaires et les affaires de MM. Allen sont maintenant conduites comme celles d’une grande maison d’édition. On dit que, pendant plusieurs années, les gains obtenus avec les œuvres complètes de M. Ruskin — et elles comptent quarante ou cinquante volumes de formes et d’éditions variées — montèrent à une moyenne de 4,000 livres par an. C’était d’ailleurs tout son revenu, et le seul moyen qu’il eût de continuer ses libéralités car il avait disposé de tout son capital et, sans ses droits d’auteur,