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Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/248

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La Compagnie de Saint-Georges avait pour premier objet d’acquérir des terres destinées à être mises en culture par la main de l’homme et à nourrir d’heureux cultivateurs dont on ne négligerait ni l’éducation, ni les plaisirs, et qui auraient leur musique, leurs arts, le tout adapté à leur intelligence. Ils devaient recevoir des salaires fixés d’avance jusqu’au moment où ils devenaient eux-mêmes propriétaires. Riches et pauvres, tous étaient invités à y entrer, ceux qui consentaient à travailler ferme en gagnant leur vie, comme ceux qui, en apportant leurs subsides, se contenteraient de voir leur argent produire du bonheur au lieu d’intérêts. Dans ce but, ceux qui possédaient étaient exhortés à y contribuer en donnant le dixième de leur revenu, comme l’avait fait lui-même le Directeur de la Compagnie ; mais, à sa grande surprise et à son grand chagrin, aucun de ceux auxquelles la Providence avait accordé les biens de ce monde n’usèrent des avantages d’un tel placement. Le projet mûrit, il fut développé et exposé pendant dix ou douze ans dans Fors ; mais il ne parvint à réunir que des fonds insuffisants et de très rares adhérents.

Il est inutile d’essayer de décrire d’une manière systématique un projet qui ne pouvait recevoir, et qui peut-être n’était pas du tout destiné à recevoir, une forme systématique quelconque. Mais,