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Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/247

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pourvue de tout ce que procurent l’ordre, le confort et les avantages de l’existence moderne, mais sans ses vices, ses mensonges, son machinisme honteux et ses habitudes sordides.

L’entreprise reposait sur les idées principales qui formaient la base de la philosophie de Ruskin : — 1o Il n’y a pas de civilisation sans une religion pratique ; 2o pas de prospérité en dehors du travail de la terre ; 3o pas de bonheur sans honnêteté et vérité. L’objet de la Société de Saint-Georges était d’anéantir le dragon de l’Industrialisme, de délivrer le peuple des abominations morales et physiques qui résultent de l’existence des villes et de le transplanter sur le sol d’une Angleterre purifiée qui n’aurait plus ni chaudières, ni impuretés, ni misères. Dans cette contrée régénérée, plus de concurrence, plus de machines, ni de marchandages, ni de fraudes, aucun luxe, plus de paresse, plus de ce pernicieux journalisme ni de cette vaine érudition ou de cette instruction mécanique acquise dans les livres. Elle devait posséder trois choses matérielles essentielles — un Air pur, une Eau pure, un Sol pur — et trois choses immatérielles aussi essentielles : l’Admiration, l’Espérance, L’Amour. Dans la cinquième lettre de Fors (1er mai 1871), il développe les moyens d’obtenir ces six choses indispensables à toute vie rationnelle.