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Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/25

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à se considérer comme un petit être d’un génie sublime, destiné à enseigner, réformer et conduire le monde. Somme toute, cette éducation et cet isolement devaient enfanter l’audacieux critique et l’apôtre passionné de la pure Nature et du plus grand bien de l’homme. Sa mère, nous dit-il, comme Hannah, « l’avait voué à Dieu avant sa naissance ».

Aucun genre de vie ne pouvait plus heureusement produire un esprit adonne à la contemplation des objets naturels, à la culture des idées originales et à l’étude pratique de la littérature. L’enfant passait tous ses étés à la campagne, libre de courir dans le jardin ; à quatre ans, on le conduisit en Écosse et naturellement par la grande route. Là il jouait dans un jardin qui descendait jusqu’à la Tay ; ou encore dans le Surrey, sur les rives du Wandel. Dans ses jeunes années, nous dit-il, il eut l’occasion de connaître toutes les grandes routes et bien des sentiers d’Angleterre, du pays de Galles, d’aller même jusqu’à Perth, de visiter presque tous les châteaux d’Angleterre. Toute sa puissance d’imagination s’attacha aux objets inanimés ou plana dans le monde des romans. Il ne pouvait se souvenir d’un temps où les œuvres de W. Scott ne lui fussent pas familières. Il n’avait guère d’autres livres que la Bible, l’Homère de Pope et les grands poètes. Une grande partie de son