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Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/272

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pris, est celui « de deux pots de bière par mois », et l’ouvrage lui a coûté vingt ans de méditations et de lectures assidues pour se mettre à même de connaître ce dont il allait parler. Les frais se montaient à 10 livres par mille, et à 5 livres pour chaque dessin. Mille fois six pences font 25 livres, ce qui laisse 5 livres pour l’auteur et autant pour l’éditeur. Voici qui est bon marché, voici un gain parfaitement légitime. Il ne peut écrire que sur les sujets qui l’intéressent réellement et seulement à mesure qu’ils se présentent à son esprit. Par exemple, il vient d’apercevoir dans les clairières du bois de Bagley, des hyacinthes sauvages « ouvrant leurs étincelantes corolles bleues » « là-dessus, il se sauve de peur d’être pris par le garde du Collège du gracieux apôtre Saint Jean ». Il craint que les acheteurs ne « jettent sa lettre de côté bien qu’elle leur ait coûté sept pences, lorsqu’il fait remarquer que ces hyacinthes du bois de Bagleyont quelque rapport avec la bataille de Marathon et, partant, qu’elles présentent un bien plus grand intérêt que l’impôt sur les allumettes.

Il semble que l’incohérence ne peut aller plus loin à moins que nous parvenions à comprendre la phrase sur « la poudre qui sort des talons de leurs souliers » ; mais il ne tarde pas à nous expliquer que la hyacinthe des bois représente l’asphodèle des Grecs ; que l’asphodèle était la