Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/28

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et, quelle qu’elle fut, elle ne pouvait être qu’un obstacle et non un secours. À onze ans, un peu de latin, très peu de grec lui furent enseignés par le Dr Andrews, savant original mais parfois fantaisiste, qui ne donna jamais à cet élève indocile les « principes solides » qu’il aurait pu recevoir dans une école régulière. M. Runciman fut son professeur de dessin et lui enseigna, tout au moins, la perspective. À douze ans, il apprit les éléments du français et de la géométrie usuelle avec M. Rowbotham, triste et lourd pédagogue qui obséda son génie naturel. On l’envoya vers quinze ans comme externe à l’école du révérend Thomas Dale à Peckhan ; il y travailla sans beaucoup de suite pendant deux ans au bout desquels il fut déclaré « élève médiocre ». Il suivit en même temps trois fois par semaine au Kings College, à Londres, des cours de logique, de littérature anglaise et des leçons de traduction. À dix-sept ans, il fut inscrit à Oxford et, comme il était douteux qu’il pût passer l’examen d’entrée, il fut immatriculé à Christ-Church, comme « gentleman commoner ».

Il est certain que lorsque John entra à Oxford, ses études avaient jusque-là été faites à bâtons rompus et que son bagage d’écolier était assez restreint. Il nous dit lui-même qu’il ne sut jamais écrire en latin et qu’il n’eut que des notions incomplètes sur la versification. Il possédait bien les