Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/29

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éléments d’Euclide et quelque peu d’algèbre. Il connaissait imparfaitement les anciens classiques, et n’avait qu’une teinture du français. D’un autre côté, il avait appris seul, en les cueillant çà et là, certaines notions de physique élémentaire, enfin il s’était livré avec passion et à sa manière à l’étude de la géologie, de la minéralogie et de la botanique. Il avait fréquenté les musées et réuni lui-même des collections avec beaucoup de soin. À dix-huit ans, il avait vu de l’Angleterre et du Continent plus qu’aucun touriste de profession, observé et réfléchi sur ce qu’il avait vu plus peut-être qu’aucun homme vivant. Il avait certainement écrit plus de prose et de vers que nul homme de son âge et il ne cessait de se livrer et l’art de la composition qu’il avait pratiqué dès son enfance avec un zèle et une patience inlassables.

Doué d’une sorte d’activité nerveuse et d’un tempérament ardent, le jeune John était délicat et ses parents se comportaient absolument comme si son existence ne pouvait être conservée que par des soins incessants. Le récit de sa vie de famille est perpétuellement interrompu par la maladie. Il eut, à huit ans, une sérieuse attaque de fièvre en Écosse ; à seize ans, une pleurésie mit ses jours en danger et il dut abandonner l’école de M. Dale. À vingt et un ans, il eut des crachements de sang et quitta Oxford pendant un an et demi. Cepen-