Aller au contenu

Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/286

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et à ma guise » — et réellement, il n’u a rien dans notre langue de plus naïvement sincère, de plus aimablement bavard et de plus agréable à lire « J’écris, continue-t-il, le jour anniversaire de la naissance de mon père (son père était mort depuis vingt-et-un ans, sa mère depuis quatorze), dans la pièce qui était ma nursery dans la vieille maison où il nous conduisit ma mère et moi, a soixante-deux ans et lorsque j’en avais quatre. Ces pages qui sans cela n’eussent été que l’amusement d’un vieillard cueillant des fleurs chimériques dans les champs de sa jeunesse, ont pris, à mesure que j’écrivais, le noble caractère d’une filiale offrande au tombeau de mes parents, qui élevèrent mon enfance en vue de tout le bien dont elle était susceptible et dont le souvenir, par l’espoir de les avoir bientôt rejoints, sourit au déclin de ma vie. »

« Je suis », déclare-t-il en commençant comme mon père l’était avant moi, un tory déterminé, un tory de la vieille école — de l’école de Walter Scott et aussi d’Homère — voilà mes premiers maîtres ». Les romans de Scott et l’Iliade de Pope étaient dans son enfance, ses lectures journalières, le Dimanche, il y ajoutait Robinson Crusoe et le Pilgrm’s Progress. Nous avons là tout Ruskin en germe ; les héros de la Grèce, les mythes, les rois et tout le peuple des êtres surnaturels ; chevaliers du