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Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/292

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moi un homme ». Et cela amène la charmante histoire des efforts faits pour lui apprendre à monter à cheval à l’école d’équitation de Moorfields et comment il tombait chaque fois qu’il prenait un tournant, jusqu’au moment où ses parents renoncèrent à cette partie de son éducation, se consolant par la pensée que « cette impossibilité absolue d’apprendre à monter à cheval était évidemment le signe d’un génie particulier ».

Délicieusement naïve aussi l’histoire des fiançailles de son père avec sa mère Marguerite Cox, « comment il la choisit avec la même sérénité et la même décision qu’il mit plus tard à choisir ses commis » ; comment les amoureux attendirent neuf ans et « furent mariés à Perth un beau soir, après souper, sans que les serviteurs se doutassent de rien jusqu’au moment où James et Marguerite partirent ensemble le lendemain matin pour Edinburgh ». John James eut certainement plus de décision en amour — il fut aussi plus constant que son fils, tout de vif argent. Nous avons vu déjà de quelle manière, à soixante-six ans, le fils rappelait ses premières amours de la dix-septième année :

« Je n’avais ni assez de résolution pour triompher d’Adèle, ni assez de fermeté pour renoncer à elle, ni assez de bon sens pour considérer à quoi tout cela aboutirait, ni aucune idée des ennuis que je causais