Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/298

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dans la Providence et le sens spirituel de l’Écriture. La tragédie de sa vie — le refus de Rose La Touche et la mort de celle-ci — le ramenèrent à un christianisme plus défini et, c’est dans cet état que s’écoulèrent les vingt dernières années de son existence si mouvementée, tout en restant complètement détaché de toute église formelle ou de toute doctrine d’école. Un passage des Præterita (III, 7) exprime bien le fond même de la croyance religieuse de toute sa vie.

« Tandis que ces convictions (la condamnation de la vie monastique sous toutes ses formes) m’empêchèrent d’accepter jamais l’enseignement catholique malgré mon respect pour l’art catholique des grands siècles — peut-être aussi parce que l’art catholique, des siècles médiocres ne me disait rien par lui-même, — je devins chaque jour plus convaincu que la paix de Dieu repose dans les cœurs soumis et tendres des hommes pauvres et laborieux et que la seule forme durable d’une religion pure se trouve dans le travail utile, l’amour fidèle et une charité sans borne. »

Eh bien ! c’est là l’essence même de la religion de l’Humanité.