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Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/34

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À sept ans, il morigène les ignorants, qui ne peuvent énumérer les couleurs de l’arc-en-ciel :

Mais ceux qui ne savent rien de cette lumière
Ne peuvent s’en rendre compte, et dans toute cette splendeur,
Ne sauraient nommer une seule couleur.

Déjà le petit John pouvait balbutier ces couleurs dans leur ordre exact !

Le voilà maintenant qui apostrophe un vallon d’Écosse — on dirait d’un Wordsworth moralisant sur les analogies entre un paysage de montagne et la vie humaine. —

        « Vallon de Glenfarg, ton joli ruisseau
        Coule à travers tes hautes montagnes,
Il va tantôt pressé, tantôt d’une allure plus lente,
        Rarement il reflète le ciel bleu.

        Ruisseaux des montagnes, pressez votre cours,
Pour vous mêler à la rivière qui coule là-bas ;
Né veus arrêtez pas comme l’argile paresseuse,
        Entendez dans le vallon mugir les troupeaux »,

Un enfant qui écrivait ainsi à l’âge de sept ans semblait destiné à une mort prématurée ou à l’immortalité.

Il écrivait encore à l’âge de huit ans, à propos du Glenfarg :