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Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/84

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printemps de 1849 : mais, dans l’intervalle, toute la famille Ruskin était de nouveau partie pour les Alpes — John en compagnie de Couttet, le guide, et de George, son valet de chambre, très probablement sans sa femme.

En tout cas, son nom n’est point mentionné dans le journal de voyage, dans les Præterita ou dans Fors, pas plus que dans les Mémoires qui ont paru avec la sanction de sa famille et de ses amis. Ce n’est point d’ailleurs l’affaire du public de chercher à déchirer le voile dont ils ont voulu recouvrir la vie conjugale de Ruskin. Il est évident que cette union n’apporta de bonheur ni à l’un ni à l’autre, qu’elle n’eut du mariage que le nom, bien qu’aucune allusion n’ait jamais été faite à une rupture ou à un désaccord. Pendant toute sa durée, Ruskin ne cessa de poursuivre avec ardeur ses études d’architecture, de voyager, d’écrire et de réunir des matériaux. Londres et la société lui pesaient et l’irritaient, tandis qu’ils absorbaient sa femme. Une fois pourtant il la conduisit à un bal à Venise et à une réception à Buckingham Palace. Dans l’été de 1853, J. Everett Millais, le futur président de l’Académie Royale, séjourna quelque temps chez les Ruskin, à Glenfilas, et fit leur portrait à tous les deux. Un beau jour, la femme quitta son mari et se retira chez ses parents. Un procès en nullité de mariage fut intenté devant la cour