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Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/85

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d’Écosse par la femme, le mari n’y fit aucune opposition. Euphémia Gray épousa par la suite le célèbre peintre et fut très répandue dans le monde de Londres et dans le Perthshire sous son nouveau nom de Lady Millais. John retourna vers ses parents à Denmark Hill et il y resta jusqu’à leur mort. Ni ce mariage, ni sa rupture ne paraissent avoir sérieusement influé sur son caractère, ses habitudes et ses travaux. Le devoir d’un biographe ne consiste pas à juger les événements de cette malheureuse époque d’une vie assez éprouvée.

Les Sept Lampes de l’Architecture étaient impatiemment attendues dans le monde cultivé et n’apportèrent aucun désappointement. Le livre fit, pour l’art de construire, ce que les Modern Painters avaient fait pour la peinture. Il renversa et déracina les idées conventionnelles et mit à leur place tout un corps de doctrines nouvelles et fécondes. On y retrouvait les mêmes hardiesses, le même dogmatisme et une éloquence encore plus émouvante. C’était le premier des ouvrages de Ruskin qui parut avec des illustrations et il ouvrait la brillante série de ses écrits où se trouvent combinés un don irrésistible de style et une exquise habileté de crayon. Il s’adressait en outre à une classe de lecteurs beaucoup plus nombreuse que les Modern Painters. Les amoureux de Turner, de Hunt, de l’Angelico et du Tintoret étaient alors en petit