Aller au contenu

Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/96

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

est toujours l’œuvre d’une communauté, non d’un clergé… qu’elle est le langage viril Jun peuple, animé d’une même résolution, inspiré par un but commun, fermement et unanimement fidèle aux lois évidentes d’un Dieu incontesté. »

« Les Pierres de Venise », écrit-il dans le dernier volume de Fors (1877), « enseignent les lois de l’art de construire et montrent comment la beauté de tout travail humain, de tout édifice, dépend du degré de bonheur de la vie de l’ouvrier ». C’est là, en réalité, la note prédominante de la philosophie de l’art dans Ruskin et le lien qui unit sa philosophie de l’art à son évangile social définitif ; elle renferme une grande et toute puissante vérité si, par « religion », nous entendons une active vénération pour un idéal suprême dominant toute la vie. Ce n’est point là une idée neuve, car, ainsi que je je le rappelais à Ruskin en 1876, Auguste Comte avait depuis longtemps représenté les cathédrales du Moyen-Age comme l’expression la plus parfaite des idées, des sentiments et de la nature morale de l’homme. Mais, étendre cette loi à toutes les formes de l’art et lui attribuer un caractère absolu, comme le faisait Ruskin, conduit à des paradoxes impossibles et à de dangereuses absurdités. Comme je l’ai fait remarquer à propos de Fors Clavigera, les tableaux du Pérugin, du Titien, du