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Page:John Ruskin par Frédéric Harrison.djvu/97

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Tintoret furent exécutés au milieu d’une société des plus corrompues et au sein d’une sensualité effrénée ; toute une part de la sculpture grecque a été réellement inspirée par un type de vice détestable ; le plus beau temps de la musique coïncide avec une époque d’étrange affectation et de décadence. Il semble que Ruskin ne fut jamais arrêté par le fait que tant d’œuvres d’imagination pour lesquelles il avait une sorte d’adoration étaient exactement contemporaines d’autres qu’il regarde comme des émanations de l’enfer ; que bien des œuvres d’art les plus pures furent produites à une époque de crimes horribles ; que quelques-unes des nations les plus croyantes et les plus morales exprimèrent leurs aspirations artistiques sous la forme de la banalité la plus vulgaire.

L’architecture est, de tous les arts, le plus social et le plus national ; plus qu’aucun autre, il reçoit l’empreinte du ton moral dominant et de l’idéal national régnant ; et cela pour la raison très simple que toutes les constructions importantes sont élevées par le peuple et pour le peuple et non par des artistes déterminés pour la jouissance d’un unique possesseur. Mais, en architecture même ces généralisations finissent par devenir de vraies duperies. Parmi les plus nobles édifices élevés par la main de l’homme, parmi ceux qui ont exercé la plus grande influence sur les siècles à venir, nous de-