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Page:Joison - Le secret du cocu à roulettes ou le cadavre qui tue, 1915.djvu/18

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me dispenser de faire des démarches ridicules.

— Ne vous fâchez pas, mon cher. Je voulais m’assurer de l’exactitude de mes prévisions. Il résulte de mes premières constatations que l’étrange noyé s’était marié au moins cinq fois, sous des noms portés par des hommes qu’il devait connaître. Peut-être ceux-ci me permettront-ils d’établir d’une façon exacte l’identité du peu scrupuleux personnage qui croyait ensevelir son secret dans la tombe.

— Comment la police n’a-t-elle pas eu vent de tout ceci ?

— Les cas de bigamie, de trigamie, etc. sont plus fréquents qu’on ne pense. Certes, notre fameux cul-ne-jatte aura rencontré des difficultés ; mais il les aura surmontées. Ceci nous amène à supposer que nous avons affaire à un adroit coquin. Je viens d’éclaircir un premier mystère ; il en restera bien d’autres, je pense, à dissiper… »


LE MYSTÈRE S’ÉCLAIRCIT ET SE… COMPLIQUE



L’affaire du cul-de-jatte m’intriguait, me passionnait au plus haut point. Quel était donc ce cadavre qui, bien que n’étant pas anonyme — loin de là ! puisqu’il péchait par excès contraire — restait plongé dans les ténèbres du mystère le plus absolu ? Voilà donc un homme qui avait déjà cinq noms connus et l’on ne parvenait pas à établir son identité.

Je passais Boulevard St-Michel. J’en profitai pour aller voir Lautrec, bien que l’heure fût très matinale.

Eh bien ! fis-je dès le seuil, du nouveau,