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LES CINQ FEMMES DU CADAVRE



Il y avait foule, ce jour-là, devant la Morgue.

Devant la Morgue ! Je vous demande un peu ! Et c’était une foule comme on en voit, les soirs de premières, aux portes des grands théâtres, une foule qui, ainsi qu’on dit en style noble, faisait queue.

Que s’était-il donc passé ?

Je m’arrêtai, un instant, devant tout ce monde et j’écoutai.

Les dialogues s’échangeaient, confus.

J’entendais :

— Quelle affaire !…

— C’est incroyable !…

— Cela ne s’est jamais vu !…

— C’est inexplicable ! Tout à fait inexplicable !…

— Aurait-on cru ce « Cocu à Roulettes » capable de commettre de tels actes ?…

J’étais intrigué. J’interrogeai la personne qui me parut être la plus compétente et la mieux renseignée : une grosse matrone, l’épicière du coin, sans aucun doute, la directrice de la gazette scandaleuse du quartier.

Mon flair m’avait bien guidé. Je fus tout de suite renseigné.