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Page:Joison - Le secret du cocu à roulettes ou le cadavre qui tue, 1915.djvu/4

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— Il s’agit, me dit ma digne informatrice, d’un homme qu’on a repéché hier matin. On l’appelait Monsieur Croupion.

— Joli nom, madame.

— N’est-ce pas, monsieur ? Mais, ce n’est pas tout… Ce M. Croupion exerçait la profession de… cul-de-jatte. Ne riez pas, c’est comme je vous le dis. M. Croupion avait des jambes ; mais il les cachait. On le voyait roulant dans un petit chariot en implorant la charité publique. Ça lui rapportait de fameux revenus !

— Et c’est cet homme de bien qui s’est noyé ?

— Qui s’est noyé ou qu’on a noyé.

— Ah ! un crime ?…

— Peut-être bien, monsieur. On le dit…

— C’est pourquoi tout ce monde veut voir le malheureux ?

— Oh ! non. C’est bien pis. Aussitôt que l’homme eut été repéché on l’apporta ici. L’après-midi, une femme vint le reconnaître : elle déclara que c’était son mari et qu’il s’ap-