Page:Joison - Le secret du cocu à roulettes ou le cadavre qui tue, 1915.djvu/31

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L’après-midi je vis Lautrec. Tout de suite, il me parla du drame. Il s’était rendu’sur les lieux quelques heures auparavant.

— Connaît-on le coupable ? demandai-je.

— Ce crime est analogue à celui dont fut victime il y a quelques jours M. Cazères. Et ce qu’il y a de plus étrange c’est qu’une fois encore j’ai relevé des empreintes digitales qui sont identiques à celles que j’ai prises moi-même sur le mystérieux noyé de la Morgue !

— Toujours le cadavre ambulant ! le cadavre assassin ! m’écriai-je. Tout cela est de plus en plus extraordinaire ! A-t-on vu, ici aussi, le cul-de-jatte ?

— Non. On n’a rien vu. Je n’ai pour me guider que les empreintes dont je viens de vous parler.

— C’est à ne plus rien comprendre.

— Je n’y comprends pas plus que vous, mais je ne désespère pas…


UNE PISTE MYSTÉRIEUSE



Lautrec m’avait dit :

— L’ennemi inconnu que je recherche croit mon « truc » découvert par lui depuis que je l’ai poursuivi sans l’atteindre. Il est persuadé désormais que j’emploierai une autre tactique. Eh bien ! c’est ce qui le trompe. Il ne lui viendra jamais à l’idée qu’un détective habile agira bêtement : c’est pourtant ce que je vais faire. Je vais reprendre mon ancienne tactique pour déjouer la sienne, je vais persister à me déguiser en cul-de-jatte, à reprendre la forme du Cocu à roulettes. Je ne rentrerai plus chez moi, afin de dépister ceux qui pourraient m’espionner. Dès que j’aurai besoin de vous, j’irai vous trouver. »

Six jours s’étaient écoulés lorsque je reçus la visite de Bellay. Cette fois, il y avait du nouveau ! L’inspecteur me fit le récit des