Page:Joison - Le secret du cocu à roulettes ou le cadavre qui tue, 1915.djvu/41

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Il était onze heures et demie du soir. Cachés dans l’ombre, Lautrec et Bellay rôdaient autour de la ville de Mme  Aubrant. Depuis près d’une heure déjà toutes les lumières étaient éteintes dans l’habitation.

— Le moment est venu, dit Lautrec. Mme  Aubrant est, sans doute, plongée dans son premier sommeil. Elle n’entendra rien.

Aucune porte ne résiste devant un voleur ou un détective habiles. Lautrec avait introduit une fine pince dans la serrure : la porte d’entrée fut franchie. Là, tes deux hommes, afin d’étouffer le bruit de leurs pas, enveloppèrent leurs pieds de chaussons épais.

À pas de loup, ils visitèrent les caves et le rez-de-chaussée, projetant, par instants, les rayons d’une lampe électrique de poche dans les recoins des chambres, au fond des meubles qui eussent pu servir de cachette.

Lautrec et son compagnon montèrent à l’étage,

— Voici la chambre à coucher de Madame Aubrant, indiqua Bellay.

— Entrons-y.

Le détective redoubla de prudence pour ouvrir la porte, qui laissait filtrer un vague filet de lumière. Lautrec entra, retenant sa respiration. La chambre était faiblement éclairée par une veilleuse.

Dans le lit, deux formes humaines : une femme — Mme  Aubrant, d’après le portrait qu’en avait fait Bellay — et un homme. La tête de celui-ci était tournée du côté opposé, si bien que le détective, pour dévisager inconnu, dut faire le tour du lit.

Il s’approcha doucement de l’homme. Enfin le visage lui apparut.