Page:Joison - Le secret du cocu à roulettes ou le cadavre qui tue, 1915.djvu/6

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

pourquoi vous voyez tant de femmes dans la foule.

— Elles espèrent toutes être veuves… fis-je, en dédiant à mon informatrice mon sourire le plus engageant, sourire dont elle n’apprécia sans doute pas tout le charme car elle en parut offusquée :

— Il ne faut pas rire avec des choses aussi sérieuses, déclara-t-elle sentencieusement. Si vous étiez dans ce cas-là…

— Ah ! je ne rirais pas, c’est un fait certain. Au surplus, je ne demande pas mieux que de partager avec les cinq veuves — joyeuses ou non — le cinquième de leur douleur. Vous voyez par là que je ne suis ni un mauvais cœur, ni un mauvais mathématicien.

— Votre ironie, mon cher, vous perdra, dit une voix derrière moi.

Je me retournai et aperçus mon ami, le détective Lautrec.

— Comment ! vous ici ! m’écriai-je, surpris. Vous vous occupez donc de cette affaire ?

— Oui.

Lautrec me fit signe de l’accompagner. Je le suivis après avoir remercié mon aimable informatrice.