Page:Joison - Le secret du cocu à roulettes ou le cadavre qui tue, 1915.djvu/7

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— Tout cela, me dit le détective, n’est pas si drôle que vous semblez le croire. J’ai vu de loin votre sourire sceptique et vos dernières paroles m’ont appris que vous êtes au courant de cette extraordinaire affaire qui, pour se présenter au premier abord sous un aspect des plus comique, n’en est pas moins, au fond, mystérieuse et tragique au possible. Je dirai même que je n’ai pas eu souvent à m’occuper d’un drame aussi profondément énigmatique. L’homme était, vous le savez, un faux cul-de-jatte. Cinq femmes déclarent formellement reconnaître en lui leur époux et lui attribuent cinq noms différents. L’autopsie a démontré que cet étrange noyé était mort avant d’avoir été jeté à l’eau. On n’a pas relevé d’ecchymoses graves et les médecins n’ont pu établir si la mort fut naturelle ou s’il y eut crime. On n’a trouvé aucune pièce d’identité dans les poches du cadavre. Celui-ci n’offre aucun signe particulier, aucune difformité permettant de le différencier d’un « autre lui même ».