Page:Joison - Le secret du cocu à roulettes ou le cadavre qui tue, 1915.djvu/9

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

son mari dans le noyé. Mais, quand on voulut lui faire signer sa déclaration, elle parut hésiter et prétendit qu’un doute subsistait dans son esprit… Elle tergiversa… et enfin après un nouvel examen, elle manifesta le désir de s’abstenir. Elle se retira donc…

— Sans faire connaître son nom ?

— Oui. Elle même partit assez brusquement.

— C’est regrettable. M’est avis qu’elle nous eut fourni une piste sérieuse. Quel est son signalement ?

— Une dame du monde. Grande, svelte, brune, très jolie, les traits réguliers. Elle était vêtue de noir.

Lautrec parut réfléchir un instant. Il demanda à consulter le registre contenant les déclarations des cinq femmes du cadavre. Il inscrivit quelques notes dans son calepin, puis me prenant par le bras, il m’entraîna au dehors.

Comment expliquez-vous tout cela ? lui demandai-je.

— Je n’explique rien, je dois avant tout étayer mes hypothèses sur des faits précis, sur des certitudes. Pour l’instant, je ne puis, comme vous, que me poser des interrogations.

Et mon ami marcha, à mon côté, sans rien me dire. Il était plongé dans ses réflexions et semblait ignorer ma présence. J’étais habitué à ses façons d’agir et je me