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goût des conférences. Le maître de sa pension se nommait Féval, ce qui lui donna le goût des romans.

À onze ans, il arrive à Paris et suit les cours du collège Bonaparte. Destiné d’abord à l’École polytechnique, puis au barreau, le jeune Jules, qui n’était pas pronus, propensus, proclivis aux mathématiques, envoya de la copie aux Cinq centimes illustrés sous le pseudonyme d’Arnold Lacretie. On le retrouve plus loin dans une maison de commerce et, du même coup, à la Silhouette, au Gaulois et au Diogène.

Sur ces entrefaites, Dentu avait annoncé un roman intitulé : Une Drôlesse, de Mme la comtesse Dash, qui lui envoya en échange le roman : Une Femme libre. Il proposa le titre primitif au jeune journaliste, qui l’abattit en quinze jours. Bien que Jules Claretie ne renie pas ses enfants, il paraît disposé à déshériter celui-là. D’une enjambée, il passe chroniqueur à la France, sous le pseudonyme d’Olivier de Jalin, puis à la Patrie, à l’Artiste, au Nain Jaune, au Figaro, à la Revue fantaisiste, à la Revue française, au Boulevard, à la Presse, à la Vie parisienne, à l’Illustration, à l’Événement, à l’Avenir national et à nombre d’autres journaux.

À travers ces collaborations absorbantes et multipliées, il publiait des livres : Pierrille, Histoire de village, — les Ornières de la vie, — les Victimes de Paris, — Élisa Mercœur, Georges Farcy, Alphonse Rabbe, études sur quelques contemporains oubliés, — Petrus Borel, dans la Bibliothèque originale, et les Voyages d’un Parisien. Son dernier ouvrage, l’Assassin, est très supérieur aux précédents. On y trouve les deux éléments du roman moderne, le mouvement et l’analyse. Là est sa voie. Jules Claretie prépare un livre sur Camille Desmoulins. Vient de paraître : Mademoiselle Cachemire.

La critique s’est déjà souvent exercée sur cette personnalité juvénile, sans lui donner le temps d’avoir présenté