Non.
C’est donc un corps purement administratif. Je le suppose parfaitement irréprochable. Mais la belle avance quand il a vérifié tous les comptes ! Empêche-t-il que les crédits ne se votent, que les dépenses ne se fassent ? Ses arrêts de vérification n’en apprennent pas plus sur la situation que les budgets. C’est une chambre d’enregistrement sans remontrance, c’est une institution ingénue, n’en parlons donc pas, je la maintiens, sans inquiétude, telle qu’elle peut être.
Vous la maintenez, dites-vous ! Vous comptez donc toucher aux autres parties de l’organisation financière ?
Vous n’en doutiez pas, j’imagine. Est-ce qu’après un coup d’État politique, un coup d’État financier n’est pas inévitable ? Est-ce que je ne me servirai pas de la toute-puissance pour cela comme pour le reste ? Quelle est donc la vertu magique qui préserverait vos règlements financiers ? Je suis comme ce géant de je ne sais quel conte, que des pygmées avaient chargé d’entraves pendant son sommeil ; en se relevant, il les brisa sans s’en apercevoir. Au lendemain de mon avènement, il ne sera même pas question de voter le budget ;