Le lendemain de leur émission la valeur de ces titres est en hausse, fait prime, comme on dit : on le sait, et l’on se rue de tous côtés pour en acheter ; on dit que c’est du délire. En quelques jours les coffres du Trésor regorgent ; on reçoit tant d’argent qu’on ne sait où le mettre ; cependant on s’arrange pour le prendre, parce que si la souscription dépasse le capital des rentes émises, on peut se ménager un grand effet sur l’opinion.
Ah !
On rend aux retardataires leur argent. On fait cela à grand bruit, à grand renfort de presse. C’est le coup de théâtre ménagé. L’excédant s’élève quelquefois à deux ou trois cent millions : vous jugez à quel point l’esprit public est frappé de cette confiance du pays dans le gouvernement.
Confiance qui se mêle à un esprit d’agiotage effréné, à ce que j’entrevois. J’avais entendu parler, en effet, de cette combinaison, mais tout, dans votre bouche, est vraiment fantasmagorique. Eh bien, soit, vous avez de l’argent plein les mains, mais…
J’en aurais plus encore que vous ne pensez, car, chez les nations modernes, il y a de grandes institutions de banque qui peuvent prêter directe-