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Page:Joly - Note sur l'enseignement agricole en France et à l'étranger.djvu/21

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un ensemble de mesures, une suite d’idées, une persévérance qui est peu dans notre nature : une politique stable, un budget en équilibre, des réformes dans le fonctionarisme, l’instruction professionnelle et agricole sous toutes les formes, l’emploi raisonné des engrais minéraux et des machines perfectionnées, l’association pour la production agricole, la diminution des frais de transport, la construction de canaux pour l’irrigation, la création de champs d’expériences, l’instruction manuelle répandue partout, comme en Suède et en Allemagne, l’observation des progrès accomplis chez nos voisins, l’étude des langues vivantes, les voyages et le séjour de notre jeunesse à l’étranger, etc., etc.

Comme je l’ai dit précédemment, ce qui distingue surtout l’agronomie moderne de l’ancienne, c’est l’application de la science aux procédés agricoles, c’est l’emploi des machines pour faciliter la main d’œuvre, c’est enfin la fertilisation du sol par l’apport d’engrais minéraux pour compléter l’insuffisance de la fumure au fumier de ferme et donner à la plante les éléments de nutrition qu’a signalés l’analyse chimique.

Déjà, au XVIe siècle, Bernard Palissy, un de nos plus grands génies, avait ouvert la voie dans son immortel ouvrage. Le Baron de Liebig, dans son livre sur « les lois naturelles de l’Agriculture » publié en 1862, a fait ressortir par des faits irrécusables la nécessité de la loi de restitution. Depuis une vingtaine d’années, la facilité des communications et le bon marché des transports ont ouvert des contrées neuves très fertiles au commerce du monde, et ont mis leurs produits en concurrence avec les nôtres ; il faut