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Page:Joly - Note sur l'enseignement agricole en France et à l'étranger.djvu/24

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FRANCE


En France, pendant tout le moyen âge, la science agricole, comme beaucoup d’autres, semble être reléguée dans les couvents.

Occupés à s’entre-déchirer et à se détrôner les uns les autres, nos pères, à cette époque, comme dans l’antiquité, méprisaient le travail des champs qui, cependant, les faisait vivre : de là une opinion fausse sur la carrière agricole, opinion qui devait durer des siècles et qui pèse encore sur l’esprit de bien des gens aujourd’hui.

Au XVIe siècle, on voit paraître les travaux de Bernard Palissy, le théâtre d’agriculture d’Olivier de Serres, puis successivement, les œuvres de Le Nôtre, de La Quintinie, etc… Trois chaires de botanique avec jardins d’expériences créés sous Henri IV, l’une à la Faculté de Montpellier, l’autre à la Faculté de Paris et la troisième instituée au Jardin des Plantes en 1640, résument pendant près de deux cents ans tout l’enseignement agricole. Lavoisier avait voulu former un vaste champ d’expériences avec tous ses accessoires scientifiques ; mais ce ne fut qu’en 1798 que l’ancienne Société royale d’agriculture commença à rédiger des instructions dans le petit journal : La Feuille du Cultivateur.

Chaptal s’efforça ensuite d’organiser l’enseignement de l’Agriculture dans les écoles primaires et les écoles spéciales ; mais toutes ces tentatives furent presque sans suite ; on ne comprenait pas dans ces temps de guerres et de conquêtes les avantages que les agriculteurs peuvent tirer d’une instruction professionnelle.