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Page:Joly - Note sur l'enseignement agricole en France et à l'étranger.djvu/25

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L’un des premiers, Mathieu de Dombasle, fonda en 1822 à Roville, près de Nancy, une école spéciale et une fabrique d’instruments aratoires perfectionnés ; puis vint l’école de Grignon, fondée par Bella en 1827 et reprise par l’État en 1830 ; enfin l’école de Grand-Jouan fondée par Rieffel, et celle de la Saulsaie dans l’Ain.

Malheureusement un Institut agronomique, établi à Versailles en 1848, pourvu de fermes étendues et de professeurs distingués, fut supprimé en septembre 1852, et remplacé seulement en 1876 par l’Institut actuel.

De son côté, l’État fondait, en 1861, l’école de drainage et d’irrigation de Lézardeau (Finistère), puis l’école de Bergers du Haut-Tingry (Pas-de-Calais). N’oublions pas les applications de la Chimie à l’agriculture déjà proposées par Lavoisier et réellement mises au jour par l’illustre Boussingault à Bechelbroun.

Après lui vint la station de Rothamstead, en Angleterre ; celle de Moëckern, en Allemagne, enfin celle de M. Ville à Vincennes en 1860 et celle de M. Grandeau à Nancy, en 1868.

Vers la même époque, s’ouvrait à Montpellier l’école d’agriculture qui devait remplacer celle de la Saulsaie et devenir le centre de recherches et d’expérimentations plus particulières à l’agriculture méridionale. Enfin, en 1874, se fonda, à Versailles, notre École nationale d’horticulture dans l’ancien potager royal du Château.

À partir de 1875, plusieurs lois et décrets, dont le dernier est de M. Hervé-Mangon pour les prix d’honneur de la petite culture, et celui de M. Gomot, pour l’établissement des champs de démonstration[1], règlent notre enseignement agricole sous

  1. M. Gomot, imitant chez nous ce qui se fait à l’étranger, voudrait mettre partout, sous les yeux des cultivateurs, toutes les améliorations dont le sol est susceptible, toutes les découvertes de la science et de la pratique agricole. Le cultivateur français n’obtient que de petits rendements, 70 hectolitres par laboureur, tandis que la production atteint jusqu’à 100 hectolitres ailleurs. Par les champs d’expériences, on constate la valeur comparative de différentes semences, l’effet de la plantation à différentes époques et à diverses profondeurs, la valeur et le mode d’emploi des différents engrais, l’étude de l’hybridation, des moyens de lutter contre les parasites végétaux et animaux, l’inoculation du bétail, l’usage des machines perfectionnées, etc., etc.