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Page:Jonson,marlowe,dekker,middleton-les contemporains de shakespeare-1920.djvu/206

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Barabas

Au secours, Selim ! Au secours, chrétiens ! Gouverneur, pourquoi demeurez-vous impitoyable ?

Ferneze

Puis-je avoir pitié de tes plaintes ou de toi, Barabas maudit, Juif immonde ? Tu paieras ta trahison !

Barabas

Vous ne voulez pas me porter secours ?

Ferneze

Non, misérable !

Barabas

Vous non plus, mécréants ? Alors, Barabas, souffle ta dernière haine et, malgré l’atrocité de tes tourments, demeure ferme avant de mourir. Gouverneur, c’est moi qui ai tué ton fils, après avoir imaginé le défi qui les a fait en venir aux mains. Calymath, j’avais conspiré ta perte et imaginé ce stratagème pour jeter la confusion parmi vous tous, chrétiens damnés et Turcs infidèles ! Maintenant je souffre des maux intolérables ! Meurs, vie ! Envole-toi, mon âme ! Langue, maudis autant que tu peux maudire ! Je meurs !

(Il meurt).
Calymath

À présent, chrétiens, expliquez-moi ce que veut dire tout cela ?

Ferneze

Il avait imaginé cet artifice pour attenter à ta vie. Vois, Selim, à quelles méchantes actions se livrait le Juif. Il voulait aussi s’emparer de toi. J’ai préféré te sauver.

Calymath

C’était là le festin qu’il nous préparait ? Partons. Nous pourrions courir encore quelque danger.

Ferneze

Non, Selim, demeure. Nous te tenons et ne te laisserons pas partir si vite. Aussi bien, que ferais-tu sur tes galères, sans hommes pour les conduire ?

Calymath

Ne vous préoccupez pas de cela. Mes hommes sont à bord et m’attendent.

Ferneze

Entends-tu la trompette sonner la charge ?

Calymath

Oui ! Qu’est-ce que cela signifie ?

Ferneze

Cela signifie qu’on a mis le feu au monastère, qu’il a sauté et que tous tes soldats sont massacrés !