Page:Jorga - Histoire des roumains et de leur civilisation, 1920.djvu/113

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Radu, n’était que le fils naturel de l’Empaleur, installé par les Turcs qui gardaient la Marche du Danube, fonda et enrichit des monastères, mais, cruel et débauché, il finit par être chassé ; son successeur, un nouveau et très jeune Vlad, frère de Radu, bien que confirmé par ces mêmes begs, périt par ordre de leur chef, Mohammed, qui résidait à Nicopolis. Il fut remplacé par le candidat des féodaux de l’Olténie, de la famille boïar de la Craiova, apparentée au jeune Basarab : quatre frères disposant de richesses énormes. Ce Neago prit donc le nom de Basarab et, suivant la tradition pieuse du moine Vlad et du « Grand Radu ». il put vaquer à ses occupations paisibles de prince artiste jusqu’à sa mort, en 1521. La succession fut disputée alors entre son fils, l’enfant Théodose, et toute une série de concurrents qui surgirent contre la régente Militza, nièce de Maxime Brancovitsch, et contre Preda, frère de Neago, sur différents points de la principauté.

Le mieux doué de ces « fils de prince » (domnisori), un autre Radu, originaire d’Afumati, fils de Radu-le-Grand, ne parvint à se maintenir que par toute une série de combats, souvent victorieux, livrés d’un bout de la Valachie à l’autre, sans compter quelques retraites en Transylvanie et l’intervention armée du Voévode de cette province, Jean Zàpolya, en sa faveur. Il tomba, en janvier 1529, sous les coups de conspirateurs à Râmnicul-Vâlcii. De son côté, la Moldavie eut, après la mort de Bogdan, la régence du vieux boïar Arbure, qui avait servi Etienne-le-Grand. Un nouvel Etienne, encore mineur, était le prince nominal du pays, et, lorsqu’il put régner par lui-même, ce jeune tyran aux instincts féroces fit exécuter son ancien tuteur et les deux fils d’Arbure ; il espérait pouvoir étouffer dans le sang les révoltes que ne pouvait manquer de soulever le régime de terreur instauré par lui et