Page:Jorga - Histoire des roumains et de leur civilisation, 1920.djvu/112

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usé pendant deux siècles leurs meilleures forces. Si Radu essaya d’introduire à la mort d’Etienne un prétendant moldave, il céda aussitôt aux conseils du Métropolite valaque, Maxime Brancovitsch, qui rappela aux princes rivaux qu’ils appartenaient à la même nation.

La succession d’etienne-le-grand.— Bogdan avait seulement la mission de garder la Pocutie que les Polonais ne devaient pas tarder à lui disputer. Si, en briguant la main d’Elisabeth, fille de Casimir, qui, après avoir été la promise du « Borgne », épousa plus tard le petit prince allemand qu’elle lui préférait, le Moldave déclara renoncer, mais dans ce seul cas, à la province nouvellement acquise, il revint naturellement sur sa promesse, aussitôt que cette alliance de famille lui apparut impossible. Sous Sigismond, l’ancien prétendant à la possession de la Moldavie, qui venait de succéder, en 1506, à son frère Alexandre, (les troupes du Voévode, qui n’avait pas encore renoncé au mariage polonais, revinrent en Pocutie, et une grande expédition dévastatrice les amena jusqu’à Lemberg. Ce ne fut qu’en 1510, après une revanche polonaise qui atteignit la Moldavie septentrionale, que Bogdan, déjà marié à la fille du prince de Valachie, Mihnea, conclut une paix définitive : tout en remettant à l’arbitrage du roi de Hongrie la question pocutienne, il abandonnait de fait ses prétentions. Sept ans plus tard, le fils, brave mais inconséquent et malheureux, du grand Etienne, mourait aux prises avec ces Tatars dont la rapacité avait été stimulée par la présence du prince ottoman Sélim, futur successeur de son père Baïézid.

Encore moins fortuné avait été le sort de la Valachie à laquelle Bogdan se trouvait rattaché à la fois par l’origine de sa mère, par la tradition politique de son père et aussi par son mariage. Mihnea, successeur de