Page:Jorga - Histoire des roumains et de leur civilisation, 1920.djvu/132

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même les boucles d’oreilles, cercei (circuit), ont conservé leur ancienne dénomination, de même que les bracelets, bratare. Citons aussi le bouton, nasture, dont le nom a été transmis du latin. Le peigne est pieptene, et l’on a gardé du fonds ancestral, avec le balai, matura, le savon, sapun, sopon, et la lessive, lesie.

Dans un domaine plus spécial, la culture des abeilles s’est transmise sans interruption depuis l’époque des Agathyrses, avec les produits de l’albina (de alb, blanc) : la miere et la ceara. Toutes les opérations de l’apiculteur sont rendues par des termes d’origine latine. Il en est de même pour le travail des mines. Tous les métaux : aur, argint, arama, fier, plumb, cositor (cassiterium, étain), et les minéraux : sel, sare, etc., ont gardé les anciens noms.

Pour les relations sociales, le vocabulaire latin donne tous les termes indiquant les relations de famille : mama, tata (père), frate, sora, socru (socer), casera, cumna (cognatus), var primat (cousin « premier »). Les noms des principaux artisans sont latins : lemnar (lignarius), fierar ou faur (faber), rotar (de roata, roue), tâmplar, celui qui fabrique des templa (d’autres noms, dulgher, stoler, pour les artisans du bois, sont entrés dans le trésor linguistique en même temps que les artisans étrangers pénétrèrent dans la communauté roumaine). Enfin le commerce s’appelle negot, négoce, le marchand negustor, marchander a ne-guta ; on dit pret pour le prix, mesura pour mesure ; l’unité de longueur est encore le cubitus ancien, cot. Vendre et acheter seront donc a vinde et a cumpara, prêter, a imprumuta et le gain de l’emprunteur, l’intérêt, est la dobânda (latin debenda).

Les termes concernant les occupations du soldat et ses moyens de combattre sont restés intacts : a se bate, se battre, faire la veille, a veghea (cf. le substantif veghe, latin vigiliae). Le guerrier porte dans 1’ « ost »