Mais le mouvement ne s’arrêta pas aux frontières mal assurées et provisoires de cette principauté. Des disciples de Nicodème travaillaient déjà en Moldavie sous le règne du prince Pierre-Ier, qui paraît avoir été enterré dans le monastère de Neamt, création de ces hôtes actifs et entreprenants. Aussitôt Roman 1" éleva auprès de la forteresse à laquelle il transmit son nom un monastère qui devint la résidence d’un évêque non canonique, tandis qu’un autre, Joseph, le futur Métropolite, exerçait, dans les mêmes conditions, ses fonctions à Suceava. Bistrita, près du nid de montagnes de Piatra (de fait : Piatra-lui-Craciun, Rocher-de-Craciun), puis Moldovita, non loin de Baia, le principal établissement d’Alexandre-le-Bon, apparaissent avant le commencement du XVe siècle.
L’assaut livré par la hiérarchie grecque trouva donc en Moldavie des évêques de couvents, représentants de la tendance slave, et la victoire resta à ces « Serbes ». Sans un plus long combat, ce courant « serbe » s’imposa aux dépens de la hiérarchie byzantine. A un certain marnent même, les relations avec Constantinopleétant devenues très difficiles à cause de la présence des Turcs, les Métropolites moldaves furent sacrés à Ochrida, l’ancien siège bulgare, dont l’importance avait été accrue par les besoins religieux de la Bosnie, de la nouvelle Herzégovine et des possessions vénitiennes de l’Adriatique.
Influence turque et gréco-turque.— Une influence turque ne devait s’exercer que plus tard. Elle est à peine visible au XVe siècle, où commence cependant l’envoi à Constantinople des jeunes princes otages et des boïars qui devaient les accompagner ; déjà le fils d’Etienne-le-Grand, Alexandre, qui devait y mourir, puis un fils de ce dernier, le nouvel Etienne, qui remplaça Pierre Rares, et enfin le fils aîné de ce