Page:Jorga - Histoire des roumains et de leur civilisation, 1920.djvu/197

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Originaire d’un village dans le district de Putna, ancien moine au couvent de Secu, près de Neamt, le Métropolite moldave Barlaam ouvrit la série de ces travaux de traduction et de publication qui eurent une influence considérable sur le développement intellectuel du peuple et établirent pour les lettrés les formes d’un seul et même style roumain. Son Commentaire ou « Livre d’enseignement », publié à Jassy en 1643, fut répandu dans toutes les provinces roumaines ; aujourd’hui même, les paysans de Transylvanie le préfèrent à toute autre prédication. Des prélats valaques, comme le Métropolite Etienne, suivirent ses traces. Bientôt une œuvre parallèle commença en Transylvanie par suite des efforts que fit, sous les deux Ràkoczy, le personnel de l’administration calviniste pour détacher les Valaques de leur fidélité à l’ancien rite et à 1’ « hérésie » de la loi grecque. Dès 1651, l’imprimerie princière exécuta un psautier, destiné surtout aux écoles et un catéchisme, auquel Barlaam, ayant pris l’avis de son collègue valaque, crut devoir répondre par un écrit de polémique orthodoxe. Un « Nouveau Testament », traduit sur les originaux (1643), se distingue par la pureté de la langue que l’éditeur, le Métropolite Etienne Siméon, déclarait devoir être la même dans toutes les provinces de la nation.

Dosithée, évêque de Roman, puis Métropolite de Moldavie, déploya une activité marquée au coin d’une remarquable personnalité. Prélat très intelligent, il connaissait non seulement le slavon, mais aussi le grec et le latin, comme descendant d’une famille de marchands de Galicie ; esprit préoccupé non seulement des questions de théologie, mais aussi des problèmes d’histoire, il fut le premier à recourir au témoignage des documents contemporains ; il publia, à Ouniev, chez les Russes occidentaux, et non à Jassy même, outre un grand nombre de traductions religieuses en