Page:Jorga - Histoire des roumains et de leur civilisation, 1920.djvu/266

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combattirent devant Sébastopol et les Roumains, qui en attendaient leur délivrance et leur Union.

Dès 1855 on négociait la paix avec la Russie vaincue ; l’Angleterre et la France soulevèrent, dans les conférence de Vienne, la question de l’Union ; si, plus tard, la diplomatie anglaise, retenue par la considération de ses propres traditions, qui tenaient au maintien de l’intégrité ottomane, et par celle d’intérêts de commerce permanents, plus ou moins bien interprétés, alla jusqu’à se rallier à l’opposition des Turcs et surtout des Autrichiens, Napoléon III refusa d’écouter ses diplomates, fatigués de s’user dans une lutte qui paraissait vaine : il voulait constituer sur le Danube une nationalité forte, nécessaire comme forme politique de 1a latinité orientale et aussi comme barrière opposée à l’expansion russe vers Constantinople. C’est pourquoi la Bessarabie méridionale, c’est-à-dire les districts de Cahul, Bolgrad et Ismaël, et même les bouches du Danube, qui passèrent ensuite à la Turquie, avaient été réunies à la Principauté moldave.

C’est aussi à l’influence de l’Empereur plébiscitaire qu’il faut attribuer la décision finale du Congrès de recourir à une consultation des Roumains eux-mêmes pour connaître leur vœux. Les princes nommés en 1849 étaient déjà partis ; des « caïmacans », ou lieutenants princiers, devaient réunir des assemblées, auxquelles, pour complaire à la Porte, on avait donné le nom turc de Divans, Divans ad hoc. Le gouverneur de Valachie fut l’ancien prince Alexandre Ghica, presque favorable à l’Union, alors qu’en Moldavie, Théodore Bals, vieux boïar incapable, avait eu pour successeur un Grec, l’intrigant Nicolas Vogoridès, fils du bey de Samos qui avait été lui-même caïmacam moldave en 1821, et mari de la fille unique de Conachi le Poète.

Vogoridès qui espérait devenir prince, et qui invoquait