Page:Jorga - Histoire des roumains et de leur civilisation, 1920.djvu/271

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cause de son caractère arbitraire. Un cinquième du territoire, donné jadis par les pieux fondateurs à leurs couvents, avait été soumis ensuite, « dédiés », pour empêcher les usurpations, aux Lieux Saints, aux grandes maisons religieuses de l’Athos, de Jérusalem, d’Alexandrie, etc. ; les moines grecs qui, pour prix de leur protection, n’auraient dû se faire attribuer qu’une faible partie des revenus, s’en emparèrent abusivement. De même que celle de paysans, cette question des « couvents dédiés » traînait dès le commencement de l’ère du Règlement Organique, et Cuza devait la résoudre, de même qu’il s’était engagé à en finir avec l’opposition manifestée par la Porte à l’égard de l’acte même de l’Union.

Contre la Russie, qui soutenait les Grecs, et contre l’Angleterre, qui ne voulait pas abandonner les Turcs, Cuza expropria, « sécularisa » les biens des couvents, sommant les moines de présenter leurs prétentions à des dédommagements ; comme ils tardaient, la Chambre leur offrit, en décembre 1863, une somme très importante. Les saints Pères espéraient gagner en traînant l’affaire en longueur et en invoquant toutes les autorités auxquelles ils croyaient pouvoir recourir. En 1867, une autre Chambre allait déclarer la question « close ».

Aussitôt avait commencé la discussion de la question rurale, dans une Assemblée composée de boïars implacables, non seulement à cause de leurs intérêts matériels, mais aussi parce qu’ils croyaient voir dans le prince un despote qui ne ménageait pas leurs susceptibilités, un ennemi des formules creuses du libéralisme, tel que l’avait formulé et pratiqué l’époque du Second Empire. On ne put pas s’entendre au moins pour reconnaître au paysan le droit de propriété sur ce tiers du bien-fonds ancestral que le Règlement Organique mettait à sa disposition, le reste devant être