Page:Jorga - Histoire des roumains et de leur civilisation, 1920.djvu/277

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Fer, avec la permission de la Turquie et sans avoir même demandé l’avis de cette Principauté riveraine, « partie intégrante de l’Empire ottoman ».

Dès 1873, des, agitateurs autrichiens, venus de Bal-maitie, travaillaient la Bosnie et l’Herzégovine, qu’il s’agissait d’annexer, d’après un projet présenté déjà en 1853 ; le voyage de François-Joseph à Cattaro,. démonstration contre la Serbie irrédentiste du prince Milan, avait tout l’air d’un voyage solennel entrepris par l’Empereur catholique d’Orient pour se présenter à ses futurs sujets. Bientôt la révolution éclata dans les deux provinces slaves, et on se garda bien de la laisser s’éteindre. Quant à la responsabilité, on la rejetait, bien entendu, surle « panslavisme », donc sur la Russie. En, 1876, la Serbie intervint. Orientée vers l’Autriche, la Roumanie regardait naturellement cette guerre comme totalement étrangère à ses intérêts. Les conservateurs dm parti Catargi et du général Florescu, son successeur, et même le nouveau gouvernement libéral de Jean Bratianu, formé en 1876, restaient fermement attachés à la politique du Traité de Paris et de la garantie des Puissances. Charles I" était d’avis que la question de Bosnie et d’Herzégovine ne pouvait être résolue que par leur annexion à l’Autriche-Hongrie. En même temps qu’on affirmait officiellement la volonté de persévérer dans cette « politique de neutralité et de respect des traités » et qu’on envoyait des émissaires à Londres pour demander l’appui de l’Angleterre, rivale en Orient de la Russie, on déclarait que rien ne rattachait la Roumanie latine à ces populations slaves, d’au-delà du Danube dont on se bornait à déplorer les malheurs. Lorsque la Turquie se trouva acculée à ses plus grandes difficultés l’ïn-tervention de 1a Russie devenant de plus en plus pro-bable Kogalniceanu, qui eut le courage de protester contre les horreurs turques en Bulgarie, se borna à