Page:Jorga - Histoire des roumains et de leur civilisation, 1920.djvu/89

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A une époque où Venise caressait son excellent ami « l’empereur des Turcs », Mourad, les dynasties des Balcans ne pouvaient pas apparaître non plus comme les ennemis irréductibles de ces nouveaux voisins, contre lesquels ils défendaient la civilisation chrétienne. Bien au contraire, tout le monde recherchait leur alliance et leur concours : en Asie, les princesses impériales de Trébizonde ne dédaignaient pas d’être les « katouns » en titre des chefs turcs du voisinage ; de même deux filles d’empereur furent mariées au XIVe siècle à des membres de la famille d’Osman, en attendant que les Tzars de Trnovo et même, plus tard, les successeurs des empereurs serbes, nouassent des relations de famille semblables avec les Sultans de l’invasion.

Les premiers combats contre les Turcs, livrés par les princes latins des Balcans, que soutenait le Pape, ou par les successeurs de Douchan en Macédoine, ont un caractère local ; il s’agit seulement de défendre l’indépendance de telle,ou telle région au caractère féodal contre le nouvel impérialisme qui surgissait à l’horizon. On sait maintenant que les Roumains qui participèrent à la bataille de la Maritza (1371) étaient ceux de la Thessalie, vivant sous l’autorité de princes grecs. Si Laïco, Voévode de Valachie, s’établit à Nico-polis, il paraît l’avoir fait par surprise. La croisade qu’était chargé d’organiser le roi Louis échoua, et il n’eut pas l’honneur, dont il rêvait, de chasser des Balcans l’ennemi de la Croix. Au combat de Plots-chnik (1387), où les Serbes restèrent vainqueurs, à celui de Gossovo (1389), où le roi Lazare, vaincu, succomba, emportant dans le tombeau son adversaire, te sultan Mourad, « rite participation roumaine n’est pas prouvée par tes sources, « le même qu’il n’y eut pas non plus de participation hongroise. Le nouveau prince, Mircea, fils de Radu et neveu de Laïco, avait à peine